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Maryam Omari, l’ange gardienne du Port Tanger ville

Officier de port et responsable du service de trafic maritime (Vessel Trafic Services) au Port Tanger ville, Maryam Omari, 28 ans, est l’une des très rares femmes marocaines ayant fait partie de l’équipage d’un des plus grands navires porte-conteneurs au monde.

La réussite de cette jeune femme native de Mrirt (province Khénifra), elle l’a doit à son sérieux et son courage. Rêve de jeune fille en quête d’aventure, le domaine maritime l’a toujours intriguée.

Après avoir obtenu un Baccalauréat scientifique option physique en 2010, elle rejoint les bancs de l’Institut Supérieur des Etudes maritimes (ISEM) à Casablanca.

« On était quelque 1.500 à passer le concours et seulement trois filles ont été sélectionnées par la suite », confie-t-elle à la MAP, affirmant que le domaine maritime lui a été complètement étranger étant donné que personne dans son entourage n’y faisait partie.

Major de sa promotion, son stage de projet de fin d’étude s’est déroulé à bord du navire porte-conteneurs Laperouse de la société française CMA CGM, au Port de Tanger-Med. La jeune femme a réussi grâce à sa persévérance à percer son chemin dans ce domaine.

Son courage et son dévouement lui ont valu d’être recrutée parmi l’équipage du CMA CGM Marco Polo, plus grand navire porte-conteneurs, en 2012.

Ne souffrant d’aucun découragement lorsqu’il s’agit de prouver sa capacité professionnelle, Maryam a également réussi à embarquer à bord du navire CMA CGM Magellan en 2016, après plusieurs entretiens passés à Marseille.

Seule femme et de nationalité marocaine sur ces bateaux, elle explique qu’à bord « il n’y a pas d’hommes ou de femmes, il n’y a que des marins ».

S’agissant du mal de mer, la jeune officier de port se remémore une anecdote qui la marquée, quand « le navire qui a levé l’ancre au port Tanger-Med en direction de South Hampton (Royaume-Uni), passe par une zone connue pour ses intempéries, le navire bougeait dans tout les sens (…) C’est avec beaucoup de peine que j’ai réussi à reprendre mon calme », se remémore-t-elle avec un brin de nostalgie.

De l’Europe jusqu’à la Chine, le travail sur la mer lui a permis de visiter plusieurs endroits mais également d’interagir avec différentes nationalités et langues.

« À bord, les journées ne se ressemblent pas, on doit toujours faire face à de nos nouveaux défis et être inventifs. Mais avec le temps, on développe de grandes capacités dont l’adaptation », a-t-elle relevé avec enthousiasme.

Et la capacité d’adaptation était une qualité essentielle, étant donné que Maryam a passé son ramadan en 2016 entre la Mer Rouge et l’Océan Indien, sous une chaleur de plomb. D’ailleurs, c’était elle qui calculait pour les quelques musulmans à bord l’heure de rompre le jeûne.

Après avoir navigué pendant deux ans, elle décide de poser bagages pour poursuivre sa formation et obtenir son diplôme de capitaine long court. L’opportunité d’intégrer la société de gestion du port de Tanger ville se présenta alors et elle accepte le poste.

Sur le terrain, Maryam supervise les manœuvres d’accostage, d’appareillage, de déhalage des navires, veille à l’application de la réglementation portuaire et prépare les éléments de facturation des escales.

Responsable également de la réception et du traitement des demandes des escales des navires, elle se dit que « le domaine demeure un environnement masculin et en tant que femmes, nous devons montrer deux fois plus notre compétence ».

Difficile de la rater, seule femme dans la capitainerie, cette benjamine, qui veille au grain au port de Tanger ville, va au-delà de tout obstacle.

Son message pour toute jeune fille ? « Ne jamais baisser les bras, avoir le courage de rêver et la confiance de réaliser ».

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