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Élection de Mahmoud Ali Youssouf, proche du Maroc, à la présidence de la Commission de l’Union africaine

Lors d’une victoire diplomatique marquante, le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, Mahmoud Ali Youssouf, a été élu président de la Commission de l’Union africaine, battant ainsi le candidat du Kenya, soutenu par l’Algérie, lors du sommet ordinaire de l’UA tenu les 15 et 16 février à Addis-Abeba.

Cette élection vient renforcer l’influence du Maroc au sein des instances de l’Union africaine, étant donné que Youssouf est considéré comme un allié stratégique de Rabat. À l’inverse, la candidature du Kenya, qui bénéficiait d’un appui significatif de l’Algérie, visait à accroître l’influence d’Alger au sein de l’organisation. Toutefois, le scrutin a finalement favorisé Djibouti, un pays entretenant des relations étroites avec le Maroc, confirmant ainsi une fois de plus l’efficacité de la diplomatie marocaine sur le continent.

La Commission de l’Union africaine est l’organe exécutif clé de l’organisation, chargé de la mise en œuvre des politiques et des initiatives continentales, du renforcement de la coopération entre les États membres et de la défense des intérêts africains sur la scène internationale. Son rôle couvre également des domaines essentiels comme la gouvernance, la sécurité, le commerce et le développement des infrastructures, faisant de sa présidence un enjeu majeur pour les équilibres de pouvoir en Afrique.

Après son élection, Mahmoud Ali Youssouf, qui occupe le poste de chef de la diplomatie djiboutienne depuis 2005, a affirmé que ses priorités incluent la promotion de la bonne gouvernance et de la démocratie, le renforcement des capacités institutionnelles de l’Union africaine ainsi que la consolidation de la paix et de la stabilité sur le continent. Il s’est également engagé à stimuler le développement économique et social, à moderniser les infrastructures et à encourager l’autonomisation des jeunes, l’égalité des sexes et la lutte contre les défis environnementaux.

Youssouf a souligné que la sécurité régionale resterait au cœur de son action, insistant sur le fait que les Africains doivent assumer eux-mêmes la responsabilité de l’agenda de la paix et de la sécurité, plutôt que de dépendre d’une aide extérieure qui, selon lui, a entravé les progrès durables sur le continent.

Par ailleurs, l’Algérienne Salima Malika Hadj-Djilani, ambassadrice d’Algérie en Éthiopie et représentante permanente auprès de l’Union africaine, a été élue vice-présidente de la Commission avec 33 voix, dépassant ainsi la majorité requise des deux tiers. Elle succède ainsi à la Rwandaise Monique Nsanzabaganwa dont le mandat est arrivé à terme. Cette élection intervient alors que l’Algérie a échoué à imposer son influence en soutenant le candidat kényan, qui n’a pas réussi à s’imposer face à Youssouf.

Les élections ont suivi le principe de la rotation régionale, attribuant la présidence de la Commission à l’Afrique de l’Est et la vice-présidence à l’Afrique du Nord, tandis que les six autres postes de commissaires ont été répartis entre les régions de l’Ouest, du Centre et du Sud du continent pour garantir une représentation équilibrée.

Dans le sillage des résultats, l’absence remarquée du président algérien Abdelmadjid Tebboune et de son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, de la photo finale du sommet a suscité de nombreuses interrogations. De nombreux observateurs y voient un signe évident du mécontentement de l’Algérie quant aux résultats des élections, particulièrement après la défaite de son candidat soutenu contre Mahmoud Ali Youssouf, un allié du Maroc. Ce geste symbolique met en lumière l’impact de ces élections sur l’influence d’Alger au sein de l’Union africaine, qui semble avoir subi un nouveau revers diplomatique.

Étant donné les relations privilégiées entre Youssouf et Rabat, cette victoire représente un atout stratégique de taille pour le Maroc au sein de l’Union africaine, notamment face à la rivalité persistante avec l’Algérie, qui multiplie ses efforts pour accroître son influence au sein de l’organisation continentale. Ce succès confirme une fois de plus l’efficacité de la diplomatie marocaine à s’imposer dans les cercles décisionnels africains, tandis que l’Algérie et ses alliés semblent perdre progressivement leur poids sur la scène panafricaine.

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