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FAHS ANJRA.. Le Centre d’éducation et de formation de la femme, plateforme pour l’inclusion de la fille rurale

Par Hicham EL MOUSSAOUI

Dans une zone rurale sur les contreforts du Rif s’étalant entre Tétouan et Tanger, les autorités de la province de Fahs-Anjra ont décidé de construire un Centre d’éducation et de formation de la femme à la commune de Anjra, afin d’en faire une plateforme qui ouvre des horizons prometteurs pour la femme et la fille rurales.

Il n’a pas été facile de changer les mentalités dans cette région montagneuse conservatrice, mais le défi de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) a été plus fort que les contraintes des traditions, et la volonté des femmes et des filles de Anjra a brisé les chaînes des coutumes. Elles se sont donc inscrites à des sessions de formation, afin de renforcer leurs compétences pour davantage d’autonomisation, d’indépendance et d’intégration sur le marché du travail.

S’étalant sur une superficie de 1.500 mètres carrés, le centre, inauguré en octobre 2019, a accueilli durant sa première année plus de 200 femmes qui ont bénéficié de cours théoriques et pratiques dans un certain nombre de métiers d’artisanat pour lesquels les femmes de la région sont réputées, notamment les différentes formes de tricot, de couture et d’élaboration de patrons.

S’agissant de la création du centre, Mohamed Tasmedet, chef de division de l’action sociale à la préfecture de Fahs-Anjra, a précisé que cette structure s’inscrit dans le cadre du programme d’accompagnement des personnes en situation de précarité de l’INDH, visant à renforcer les services fournis à la femme rurale en situation de précarité.

Il a expliqué, dans une déclaration à la MAP, que la construction et la gestion du centre, qui a été mis en place dans le cadre d’un partenariat entre l’Agence pour la promotion et le développement du nord (APDN) et le Conseil provincial de Fahs-Anjra, a mobilisé une enveloppe budgétaire de 6,5 millions de dirhams, ajoutant qu’il comprend des espaces pour apprendre la couture, la broderie, la confiserie et la coiffure, en plus d’autres salles fonctionnelles.

Afin d’assurer le succès de ce projet ayant pour but d’améliorer les conditions de vie de la fille rurale, sa gestion a été confiée à l’association régionale de l’Union nationale des femmes du Maroc (UNFM) à Fahs-Anjra, qui dispose d’une longue expérience dans le domaine de la gestion des projets à caractère social au service des femmes sur les plans social et économique.

La directrice du centre et présidente de l’Association régionale de l’UNFM, Khadija El Mrihi, a fait savoir que ce projet vise principalement à renforcer les compétences des femmes et à leur permettre d’accéder au marché du travail, ainsi que de lancer des projets et des petites entreprises pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles, résumant l’ensemble de ces perspectives en « le soutien des femmes pour ouvrir des horizons d’avenir ».

A cet effet, la direction du centre a déployé des encadrantes expérimentées pour superviser la formation des femmes et des filles dans les ateliers de tissage traditionnel, de couture, d’élaboration de patrons, de broderie à la main, de coiffure et de confiserie.

Parmi ces encadrantes figure Rahma Aghzil, la femme rurale combattante qui a cumulé des décennies d’expérience dans divers métiers de l’artisanat liés au tissage, à la broderie et à la couture, en plus d’un intérêt inné pour les initiatives de coopératives au service des femmes de Anjra.

Rahma, également à la tête de la coopérative Naoura pour la couture et le tissage et encadrante au sein de l’Association régionale de l’UNFM, a confié que ses efforts visent principalement à préserver cet héritage, notant qu’elle apprend aux filles les techniques de fabrication du “haïk », des serviettes, des “Jellaba”, des tapis, et de tout autre objet pouvant être tissé à partir de la laine.

Selon elle, le centre est venu répondre au besoin de création d’un espace pour apprendre aux filles les techniques de ces métiers, appelant ainsi à la nécessité de poursuivre le soutien et l’attention accordés à tout ce qui a trait au patrimoine de la région pour le protéger et le mettre en valeur.

Parmi les obstacles rencontrés par les femmes de la région pour bénéficier des services du centre figure la nécessité de prendre en charge les enfants pendant les heures d’apprentissage, dilemme qui a été résolu, selon la directrice du centre, en mettant en place quatre salles d’enseignement préscolaire pour accueillir les enfants de la région, outre une salle de sport et une autre dédiée à l’écoute afin de fournir un soutien psychologique.

Afin d’assurer une transition fluide de la formation au marché du travail, la direction du centre a oeuvré pour la mise en place d’une coopérative et d’une salle d’exposition pour la vente des produits fabriqués dans les différents ateliers, en particulier les gâteaux traditionnels très prisés, notamment pendant les périodes de fêtes ou lors des occasions spéciales.

Cette initiative vise à encourager les bénéficiaires à se lancer dans des projets qui assurent une source de revenus stable et davantage d’indépendance, objectif pour lequel le Centre d’éducation et de formation de la femme a vu le jour dans la commune de Anjra.

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