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Un avertissement de crise de l’eau à Tanger en raison de l’assèchement des barrages de La préfecture

L’Office central de l’Association pour la défense des droits des consommateurs de Tanger a alerté contre une crise de l’eau à Tanger en raison de l’assèchement des barrages de La préfecture de Tanger-Assilah.

L’association a déclaré dans un rapport pris connaissance par le site « Chamaly.ma » que les fonctionnaires sont indécis en raison de la réflexion sur les scénarios possibles afin de surmonter la crise et de chercher des solutions alternatives ou complémentaires pour renforcer la sécurité de l’eau, consistant à construire de nouveaux barrages et à utiliser les eaux usées pour arroser les espaces verts et les utiliser pour d’autres usages, le dessalement de l’eau de mer en adoptant l’énergie propre pour réduire le coût de production, fournissant plus d’une usine de traitement de l’eau potable pour éviter une crise lorsque l’usine existante est endommagée .

En fait, la renonce d’État à sa politique actuelle de l’eau, qui repose sur l’encouragement du secteur privé , l’abandon du choix de la privatisation et de la mesure déléguée pour la distribution de l’eau, en raison du danger qu’elles représentent pour le droit à l’eau, en contrepartie , l’élaboration d’un plan stratégique majeur au niveau national de la solidarité entre les régions, la résolution du problème de l’eau potable et de l’eau de pâturage dans les zones rurales et montagneuses, la résolution des menaces du changement climatique et finalement la sensibilisation à cet égard.

L’association a ajouté: « Le pari tombe principalement sur le barrage de  « Al-Kharoub », qui ne sera plus prêt avant l’année 2023, ainsi que le barrage de « Dar Kharoufa », qui a besoin d’être rempli ainsi que ses canaux de dérivation de l’eau doivent être étendus à la station d’épuration de Tanger, ce qui prend un certain temps en plus du coût élevé, alors c’est un choix qui ne peut pas être une soupape de sécurité à 100%, sachant que la capacité des deux barrages par rapport à la capacité du barrage du 9 avril, qui dépasse 300 millions de mètres cubes, est limitée, surtout si les mêmes erreurs au niveau de la gestion et de l’entretien sont répétées , pourtant ce dernier est inséparable de la situation précédente, malgré sa modernité, elle souffre des mêmes défauts, à cause de la contraction du niveau de l’eau, vu que son occupation est remplie de poussière avec un pourcentage élevé, et la raison principale revient à l’absence de boisement, et même la couverture forestière qui l’entoure a été éliminée, en plus de la transformation d’une grande partie de ses terres en zones exploitées dans l’activité agricole, où elle est soumise à un labour continu jour et nuit devant le public et sous les yeux des représentants de l’autorité locale , et de la police de l’eau, qui a récemment saisi un tracteur et arrêté deux personnes pour avoir labouré au milieu du terrain du barrage ».

Il a souligné qu’il y a des parties qui pratiquent cette activité depuis plusieurs années et qui sont devenues entièrement protégées, et ne reçoivent donc pas de punition, à cette égard cette activité quotidienne est considérée comme la source de la boue du barrage et son remplissage de la poussière transportée par les inondations.

Le rapport de l’Association indique que, depuis quelques années, le barrage a enregistré le plus haut niveau de plénitude, après que l’eau se soit répandue de tous ses côtés jusqu’à ce que l’eau déborde sur le village de « Dar Al-Chawi ». Cependant, cette année il a enregistré la plus faible plénitude, où ses côtés sont apparus nus et exempts d’eau, ce qui a encouragé plus d’expansion à l’intérieur, et malgré sa proximité avec les deux villages « la zoua et Dar Falaq », il n’a pas une clôture qui le sépare de la population et les protège du risque de noyade dans la boue.

En ce qui concerne le barrage d’Ibn Battouta, qui est fondu en 1979, l’idée de sa mise en décharge et sa transformation en aéroport régional adopté, est préexistant, après son remplissage avec la poussière et la réduction du  niveau d’eau au plus bas degré, en raison d’une négligence délibérée.

Et selon l’association, le barrage reçoit des égouts aléatoires provenant des quartiers du centre de la communauté « Jwamaa »  et de la zone industrielle « Chrafat », à travers la vallée, qui atteint le barrage, chargé des déchets, des produits des usines et d’eaux usée.

L’association a poursuivi: « l’autre problème est le lien  du barrage ibn Battouta avec des affluents dangereux de la pollution, en particulier la vallée de « Dar Al-chawi », qui reçoit des rejets d’eaux usées dues à l’absence de station d’épuration, ainsi que les déchets de l’usine de conditionnement de poissons située à l’entrée du village, en plus de la présence d’un lieu public aléatoire près de la vallée .

Dans le même sens, cette renonce est due à une autre tragédie liée au phénomène de gaspillage des fonds publics en raison de l’absence d’une perception stratégique concernant la façon de traiter le dossier de l’eau par les responsables, où la région de Tanger a connu pendant les années sèches la construction de cinq barrages de taille moyenne en partenariat avec le gouvernement italien, qui a pris en charge la mise en place et l’aménagement de ces barrages, et cela concerne les trois existants dans les zones de «Ahmar et Al-Mghayer » , qui ont été consacrés au stockage de l’eau de surface pour arroser les terres agricoles de la plaine de Boukhalf , qui a été ouvert à la construction et alloué à recevoir ce qui est connu comme la ville d’Irfan, tandis que ces équipements et installations pour les canaux d’irrigation ainsi que les barrages qui ont été abandonnés en négligence ,ont été sacrifiés pour être remplis en sol et transformés en un champ d’expansion de l’immobilier par certains opportunistes, également le barrage de Sidi Hsaien et celui de Demos, qui ont été construits sur des terres privées, qui attendent toujours leur droit à une indemnisation».

L’association a souligné que ” aucune région n’a pris la responsabilité de ce dossier, qui est tombé dans l’oubli, où ces deux barrages ont également été alloués pour conserver l’eau afin d’être utilisés pour arroser les terres agricoles dans la plaine de Chawia dans la zone de Kouaret , de sorte que leur exploitation est restée sujette à une action coopérative entre les paysans jusqu’à l’apparition du projet « Tanger Tech », qui a tout frappé à zéro après l’annexion de centaines d’hectares de terres agricoles fertiles. Par conséquent  les deux barrages sont entrés dans la phase du compte à rebours, dont ils sont devenus menacés par la décharge afin de se débarrasser d’eux. En revanche l’administration territoriale  de Tanger n’a pas exploité cette richesse en eau depuis toutes ces années pour arroser les espaces verts, ce qui nécessite maintenant la réhabilitation de ces barrages en tant qu’une propriété publique, leur préservation au cas de besoin, et la transformation de leur environnement en espaces naturels après qu’ils ont été boisés, clôturés et protégés de l’exploitation d’autrui ».

Le rapport de l’Association pour la défense des droits des consommateurs s’est poursuivi, « Il n’est pas possible de parler de sécurité de l’eau à Tanger sans évoquer le rôle du réservoir naturel avec « Charf El Akab »qui est rempli d’eau traitée afin de le conserver pour le temps de besoin, en particulier pour la saison estivale, où le système d’eau est lié à Tanger ,depuis l‘époque du protectorat ,de ce réservoir, qui a une capacité équivalente à la capacité du barrage original Ibn Batouta (30 m /3) ». Notant que « en plus de stocker le barrage d’Ibn Batouta pour les eaux souterraines qui se nourrissent du matelas d’eau associé aux zones humides et les «Dhayat » qui caractérisent la zone, qui est malheureusement sujette à l’épuisement et le forage pour l’extraction de la poussière, pour être enterré ultérieurement, ce qui menace l’avenir du réservoir naturel d’etre pollué si personne n’intervient afin de sauver la zone, qui connaît une grave dégradation de l’environnement ».

L’Association a confirmé que l’une des premières priorités est de protéger « Dhayat Tahadart et Charf El Akab » couvertes par l’accord « Ramsar » pour les zones humides, puis d’empêcher l’exploitation des carrières dans la zone de « Daidaat », qui a été suffisamment drainée, et d’intensifier le processus de boisement et d’empêcher la construction dans la région, qui devrait être transformée en une réserve naturelle réelle et pas seulement par le nom.

Néanmoins , la même source a déclaré : « Cette baisse est principalement due au faible niveau de précipitations au cours de la dernière décennie, mais le facteur le plus important est la mauvaise gestion des ressources en eau, le mauvais entretien des barrages, qui restent vulnérables d’être boueux en raison de l’absence de boisement, puis l’expansion sur ses zones terrestres après la baisse du niveau de l’eau, comme il est enregistré actuellement au niveau du barrage d’Ibn Batouta et du barrage du 9 avril ».

Ainsi, le rapport de l’Association a mis en évidence certains déséquilibres associés à ce dossier, qui doit être examiné au niveau de la politique de l’eau à l’échelle régionale, d’autant plus que le problème ne se limite pas à Tanger seul, mais aussi à d’autres zones de la région, comme Targist, Wazan et Chefchaouen.

Citons à titre d’information que la ville de Tanger a connu une crise de l’eau au milieu des années quatre-vingt-dix, où la ville a été approvisionnée en eau qui était reliée par des vapeurs du Jorf Lasfar, où ses parts ont été distribuées alternativement aux zones résidentielles au cours de 1994. Pourtant la crise n’a pas été libérée jusqu’à l’achèvement du barrage du 9 avril, qui est entré en service en 1995.

L’opinion locale de Tanger a été surprise par la nouvelle qui a fait un coup de tonnerre pour les habitants de Tanger le 11 décembre 2019, à savoir que leur ville est menacée par une pénurie d’eau potable en 2020, suite à la réunion tenue dans la préfecture de la région en présence du directeur général de l’Office national de l’eau et de l’électricité au côté des responsables de la région, au cours de laquelle ils ont abordés le sujet de la situation de manque qui que les zones de la région vont subir en raison de la diminution du niveau de l’eau des barrages, où le fonctionnaire de l’office national a fourni quelques chiffres qui sont rapporté par les médias à l’époque, et a enregistré « un déficit dans la réserve d’eau dans les barrages estimé de -16% à l’échelle nationale et  -6,7% avec la prévision que les systèmes hydriques de Tanger, Targist et Oazane connaissent un déficit au cours de l’été 2020, appelant à l’élaboration des solutions durables au lieu d’attendre l’arrivée de la pluie  , et finalement a précisé que le déficit enregistré au niveau des deux barrages « 9 avril et Ibn Batouta » est supérieur à la moyenne régionale, avec un taux de remplissage des deux barrages respectivement de 26%, (-15%) et 25,5% ( -60%). 

Dans le même ordre d’idées, le 2 février 2020 l’Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos a indiqué que le taux de remplissage des barrages situés, en tout ou en partie, sur le territoire de la région Tanger-Tetouan-Al Hoceima, atteignait 59% au 28 janvier dernier.

Les mêmes données ont enregistré pour la réserve du barrage du 9 avril 80 millions de mètres cubes (27%), le barrage Ibn Batouta 6,8 millions de mètres cubes (23%), et le barrage de Tanger avec une moyenne de 13 millions de mètres cubes (62%), et un déclin au niveau de la réserve du barrage du lac Al Wahda à Taounat de l’eau de surface, sachant qu’il est le plus grand barrage au Maroc, à 63% en Juin 2020 ».

Selon la même source : « Les besoins annuels en eau potable pour la ville de Tanger atteignent 77 millions de mètres cubes, et en raison de succession de trois années non pluvieuses, les ressources actuelles ne sont pas suffisantes: le niveau d’eau du barrage du 9 avril est moins du quart et celui du Charf El Akab  n’est que de 7 sur 25 millions de mètres cubes ».

Le 8 mars 2018  pendant une rencontre avec le Wali de la région , Mohamed Yacoubi, à l’époque ,la réponse de ce dernier était trop optimiste, car il a indiqué que le problème ne sera pas posé à l’avenir pour la ville de Tanger, car l’eau sera fournie à partir du barrage de « Al-Kharoub », qui est en cours d’achèvement depuis 2014 dans la zone de « Al-Kharoub » appartenant au village Jbel Al-Hbib, et a confirmé que Tanger aura un important excèdent d’eau si nous apportons le système de barrages disponibles.

À d’autres occasions, l’Association a également appelé à la fin de l’utilisation aléatoire et excessive de l’eau potable dans l’arrosage des espaces verts, afin d’éviter d’affecter la réserve d’eau qui connait le compte à débours depuis des années en raison de la baisse des précipitations, un appel qui n’a pas été entendu par les fonctionnaires qui ont promis depuis longtemps de mettre en œuvre le projet de traitement des eaux usées, qui sera alloué à l’arrosage des zones vertes au lieu de l’eau potable, ce qui résulte l’augmentation de la facture publique de consommation d’eau supportée par le budget de la ville.

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