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Mouna Iraqi, la commissaire qui veille sur les preuves scientifiques
Avec ses gants en latex, la commissaire de police principale Mouna Iraqi, chef du service de préservation des pièces à conviction, manipule soigneusement un ensemble d’échantillons biologiques prélevés sur les lieux d’un crime, en attendant de les envoyer aux laboratoires de la Direction générale de la sûreté nationale pour les soumettre à des analyses approfondies et interroger leurs composantes.
Le souci de la commissaire principale Mouna Iraqi à protéger les preuves scientifiques découle de la grande importance accordée par la DGSN aux preuves scientifiques en matière pénale pour lever le voile sur les affaires les plus difficiles à élucider, et ce afin d’aider la justice à dévoiler la vérité.
La commissaire principale Iraqi a révélé, dans une déclaration à la MAP, l’importance cruciale du service de préservation des pièces à conviction, puisque la DGSN a mis à la disposition des officiers de la police judiciaire un ensemble de ressources humaines et matérielles nécessaires pour investiguer et enquêter, notamment les équipes de la police technique chargées de la scène de crime, qui procèdent à des inspections pour trouver des indices et des preuves utiles à l’enquête.
A gauche de la porte métallique du service de la préservation des preuves, une pancarte bien visible interdit l’accès aux personnes non employées. En effet, l’importance des preuves scientifiques nécessite de les préserver de tout changement pouvant obstruer le chemin de la justice vers la vérité, d’où la présence de plusieurs caméras de surveillance et de casiers blindés, conformément aux normes internationales adoptées.
Mme Iraqi, qui a rejoint la famille de la sûreté nationale en 2009 après un cursus scolaire remarquable à l’issue duquel elle a décroché un diplôme d’études approfondies en ingénierie biologique, a expliqué que les preuves conservées par le service consistent en des empreintes génétiques ou biologiques, en plus de preuves numériques, ou des débris d’incendies pour déterminer l’origine du feu et la cause de la propagation des flammes.
Ces preuves font l’objet d’une analyse minutieuse effectuée par des techniciens et experts des laboratoires relevant de la DGSN, à Rabat et Casablanca, qui résultent en un rapport d’expertise remis à l’officier de la police judiciaire, puis à la justice, afin d’innocenter ou de condamner un suspect, a-t-elle ajouté, notant que cette procédure traduit la détermination de la DGSN à respecter les Droits de l’Homme au Maroc.
Au sein de la pièce blindée du service de préservation des pièces à conviction, des étagères de plusieurs mètres sont divisées selon le type de preuve, puisqu’il est nécessaire de manier les indices et preuves différemment, selon leur nature et les facteurs pouvant les altérer durant la conservation ou le transfert pour analyse.
Selon la commissaire principale, c’est dans ce sens que le véhicule chargé de transporter les preuves aux laboratoires de la DGSN, à savoir le laboratoire de la police technique à Rabat et celui de la police scientifique à Casablanca, est également doté de normes spécifiques garantissant l’opération de transport dans des conditions optimales.
Partant de l’importance de la preuve scientifique en matière pénale pour élucider des affaires, la DGSN a veillé à ce que le laboratoire de la police scientifique à Casablanca soit certifié ISO 17025 par un organisme de certification américain. Cette certification atteste que les résultats obtenus par le laboratoire sont conformes aux normes internationales en termes d’analyse des preuves scientifiques, a expliqué Mouna Iraqi.
Elle a aussi souligné l’importance de l’élément féminin dans le travail quotidien de la DGSN, car bien que les scènes de crime nécessitent des compétences techniques élevées, une autre facette de ce travail requiert des qualités humaines élevées, notant qu’il s’agit de personnes ayant été témoins ou victimes de crimes ou d’accidents, notamment les crimes de violences contre les femmes.
Dans ce sens, la DGSN a veillé à mettre en place des cellules de prise en charge des femmes et des filles victimes de violences, qui assurent leur accompagnement lors de leur visite aux services de la police judiciaire, tout en oeuvant à trouver une solution aux différends si l’incident s’est produit au sein d’un foyer, partant de l’importance de préserver le noyau de la société, qui n’est autre que la famille.
La commissaire principale n’a pas caché sa fierté, en tant que mère et femme, de travailler à la DGSN, précisant que les femmes exercent ce métier noble aux côtés des hommes, dans une atmosphère de respect, de solidarité et de synergie. En effet, plusieurs femmes se sont hissées à des postes de responsabilité mérités au sein de la famille de la sûreté nationale, que ce soit au niveau des services centralisés ou décentralisés, grâce à leurs compétences élevées et leur dévouement à leur métier.