Lors de l’examen du budget sectoriel du ministère de la Justice et du pouvoir judiciaire par la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme à la Chambre des conseillers, ce mercredi, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a vivement réagi aux propos contenus dans la vidéo fuitée du comité d’éthique du Conseil national de la presse arrivé en fin de mandat.
Ouahbi a dénoncé “certaines personnes qui apparaissent dans des vidéos diffusées sur les plateformes numériques prétendant pouvoir parler au nom du ministre de la Justice ou du président du pouvoir judiciaire”. D’autres, ajoute-t-il, affirment être en contact avec des avocats ou des responsables, dans le but d’extorquer de l’argent aux justiciables. Il a qualifié ces pratiques “d’absurdité qu’il faut arrêter immédiatement”, soulignant que des escrocs exploitent la vulnérabilité des citoyens pour leur faire croire qu’ils disposent d’influences permettant d’orienter des décisions judiciaires.
Le ministre a également révélé un cas personnel où un individu avait affirmé à son bailleur qu’il connaissait le ministre de la Justice et que “le jugement serait prononcé contre lui”, alors que Ouahbi n’avait aucun lien avec cet homme. “Qu’ai-je à voir avec un litige de location ? Je ne le connais pas, et il vit à Oued Zem !”, s’est-il exclamé. Il a appelé les citoyens à ne pas croire ceux qui prétendent disposer de pouvoir ou de capacité à intervenir dans la justice, affirmant que “quiconque dit cela n’est qu’un escroc”.
Ouahbi a également précisé que le simple fait de croiser un responsable dans une réception, un café, ou de prendre une photo avec lui ne donne droit à aucun privilège. Il a expliqué que certaines personnes utilisent une photo occasionnelle pour faire pression sur une partie adverse dans un litige, déclarant : “Le fait d’avoir pris une photo ou d’avoir été assis avec moi ne signifie pas que je vais appeler le pouvoir judiciaire le lendemain pour intervenir en sa faveur.”
Il a enfin souligné que son ministère a lancé un projet d’installation de caméras dans les tribunaux afin d’identifier toute personne y entrant et de protéger les citoyens contre les pratiques d’escroquerie. Il a rappelé que l’escroc profite du moment de détresse du citoyen pour lui promettre une solution, alors qu’en réalité, “il lui crée un problème encore plus grave avant de disparaître avec son argent”.











