Depuis plusieurs jours, des rumeurs circulent autour d’un éventuel regret de Lamine Yamal concernant son choix de représenter l’Espagne, certains allant jusqu’à évoquer la possibilité hypothétique de le voir un jour porter le maillot des Lions de l’Atlas. Mais qu’en est-il réellement du point de vue juridique ?
L’analyse des textes réglementaires de la FIFA permet d’apporter une réponse claire : un changement de sélection est juridiquement impossible dans la situation actuelle du joueur.
Ce que disent les règlements de la FIFA
Le changement d’association est encadré par les articles 5 et 9 des Statuts de la FIFA, ainsi que par l’Annexe 3 du Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs (RSTJ).
Trois règles majeures s’appliquent au cas Yamal :
1. Un joueur ayant disputé plus de deux matchs officiels ne peut plus changer de sélection
Le texte est formel :
« Un joueur qui a pris part à plus de deux matchs officiels avec l’équipe A d’une association ne peut plus changer de nationalité sportive. »
Or, Lamine Yamal a déjà disputé plusieurs matchs officiels avec l’Espagne, notamment lors de l’Euro 2024, de la Ligue des Nations et des qualifications européennes.
Ce critère suffit déjà à fermer définitivement la porte.
2. Les exceptions pour les joueurs mineurs… qui ne s’appliquent pas à Yamal
La FIFA prévoit bien des cas particuliers pour les joueurs sélectionnés alors qu’ils étaient mineurs, à condition :
d’avoir joué moins de trois matchs officiels,
et de ne pas avoir participé à une compétition majeure après leurs 21 ans.
Mais ces exceptions deviennent caduques dès que le joueur franchit la limite de plus de deux matchs officiels.
Ainsi, le fait que Yamal ait débuté alors qu’il était mineur ne lui offre aucune dérogation.
3. La jurisprudence confirme l’impossibilité
Munir El Haddadi (Espagne → Maroc) n’a pu changer de sélection que parce qu’il n’avait joué qu’un seul match officiel avec l’Espagne.
Brahim Diaz demeure éligible au Maroc parce qu’il n’a pas atteint le seuil des trois matchs officiels.
Dans ces cas, la règle des 2–3 matchs est restée le critère déterminant.
Yamal dépasse largement ce seuil, ce qui rend toute procédure irrecevable.
Conclusion : aucun scénario réglementaire ne permet un changement de sélection
Malgré les spéculations, l’analyse juridique est sans ambiguïté :
Yamal a joué bien plus que deux matchs officiels avec l’Espagne.
Son statut de mineur au moment des premières sélections n’est pas une exception valable.
Aucune faille dans les règlements actuels ne permettrait d’entamer un dossier exceptionnel.
À ce stade, l’idée d’un passage de Lamine Yamal vers les Lions de l’Atlas relève donc du pur fantasme médiatique, sans base juridique réelle.







