Le monde artistique marocain est en deuil après le décès du comédien légendaire Abdelkader Moutaa, survenu ce mardi matin à l’âge de 85 ans, des suites d’une longue et pénible maladie. Cette disparition marque la fin d’une époque pour plusieurs générations de spectateurs qui ont grandi avec ses œuvres emblématiques.
La nouvelle de sa mort a été annoncée par l’actrice Amal Temmar sur sa page Facebook officielle, exprimant sa profonde tristesse face à la perte d’« un pilier du patrimoine artistique marocain ». De nombreuses personnalités du monde culturel ont également rendu hommage à cet homme dont la voix et la présence scénique resteront gravées dans les mémoires.
Né en 1940 à Casablanca au sein d’une famille modeste, Abdelkader Moutaa a dû interrompre ses études très jeune avant de découvrir le monde du théâtre grâce à l’Association des scouts marocains, où il débuta dans de petites saynètes. Il s’est révélé au grand public à travers la pièce « La Presse falsifiée », avant de se distinguer au théâtre, à la radio, à la télévision et au cinéma, où il incarna des rôles tragiques et comiques avec une justesse rare.
Parmi ses œuvres les plus marquantes figure le film culte « Wachma » (1970) du réalisateur Hamid Bennani, récompensé dans plusieurs festivals internationaux, ainsi que des séries historiques telles que « Amjad Mohammed III » et « Sidi Abderrahmane El Majdoub ».
Connu pour sa voix puissante et son interprétation profondément humaine, Abdelkader Moutaa appartenait au panthéon du cinéma et de la télévision marocains. Dans ses dernières années, il souffrait de graves problèmes de santé, notamment de la perte de la vue, ce qui l’avait contraint à se retirer de la scène. Il laisse derrière lui un héritage artistique immense, symbole d’un engagement sincère envers l’art et la culture du Maroc.