Le mouvement de jeunesse “GenZ212” a adressé une lettre ouverte au Roi Mohammed VI, exposant une série de revendications qu’il considère comme prioritaires pour sauver le pays de ce qu’il décrit comme « une situation socio-économique difficile, aggravée par la corruption et la mauvaise gouvernance ».
Dans le préambule du document, signé par des jeunes issus de différentes régions du Maroc, ils affirment représenter « une nouvelle génération qui appelle à une réforme juste et au rétablissement de la confiance entre citoyens et État, sur la base de la reddition des comptes, de la justice sociale et de la garantie des droits et libertés ».
Revendications principales
Les jeunes demandent la démission du gouvernement actuel, estimant que la Constitution confère au Roi le pouvoir de nommer et de démettre le Chef du gouvernement et ses ministres, tout en appelant à la formation d’un nouvel exécutif « capable de protéger le pouvoir d’achat des Marocains et de garantir la justice sociale ».
Ils exigent également le lancement d’un processus judiciaire contre les responsables corrompus, à travers le renforcement des mécanismes de contrôle et de reddition des comptes, ainsi que la dissolution des partis politiques impliqués dans des affaires de corruption, qu’ils jugent avoir perdu toute crédibilité auprès de la population.
Droits et libertés
Le mouvement insiste sur la nécessité de mettre en œuvre le principe d’égalité et de non-discrimination, et d’assurer aux jeunes leurs droits en matière d’éducation, de santé et d’emploi, loin du népotisme et du clientélisme.
La lettre appelle aussi à la libération de tous les détenus liés aux manifestations pacifiques et aux mouvements étudiants, en conformité avec l’article 23 de la Constitution qui interdit la détention arbitraire.
Une séance nationale de reddition des comptes
Parmi les propositions fortes, figure la tenue d’une séance nationale publique de reddition des comptes, en présence du Roi, du gouvernement et des institutions de contrôle, afin de présenter des rapports clairs sur les dossiers de corruption et de mauvaise gestion économique et sociale.
Un message direct au Roi
En conclusion, les jeunes expliquent qu’ils s’adressent directement au Roi car ils ont « perdu confiance dans toutes les médiations politiques existantes — gouvernement, parlement et partis — qui ont démontré leur incapacité à réaliser le développement et la démocratie ».
Ils affirment placer leur espoir dans la construction d’« une nouvelle étape fondée sur la réconciliation avec le peuple, la réhabilitation des institutions et l’édification d’un État fort qui respecte les droits et les libertés ».