Dans un tournant notable dans la gestion des prochaines échéances électorales, le roi Mohammed VI a confié, lors de son dernier discours à l’occasion de la Fête du Trône (2025), au ministre de l’Intérieur la responsabilité politique de superviser les élections législatives prévues dans les délais constitutionnels l’année prochaine, en l’invitant à entamer les consultations avec les différents acteurs politiques et à préparer minutieusement ce rendez-vous national.
Cette orientation royale intervient après un précédent en 2014, lorsque le roi, lors du Conseil des ministres qu’il avait présidé le 14 octobre au Palais royal de Rabat, avait souligné que la supervision politique des élections relevait des prérogatives du chef du gouvernement de l’époque, Abdelilah Benkirane, tout en chargeant les ministres de l’Intérieur et de la Justice de veiller à la régularité des opérations électorales et à leur transparence — ce qui avait été interprété comme un renforcement du rôle du chef du gouvernement dans le processus électoral.
Cette pratique s’est consolidée par la suite, notamment lors des préparatifs des élections de 2021, menés politiquement par Saad Eddine El Othmani en sa qualité de chef du gouvernement, qui avait présidé la première réunion préparatoire sans aucune ambiguïté sur les compétences.
Or, le dernier discours du Trône a modifié cette règle politique non écrite, en confiant directement la supervision au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, sans faire mention du rôle du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, à ce stade sensible — ce qui soulève de nombreuses interrogations.