Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement et ancien chef du gouvernement, a lancé des accusations directes contre le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, l’accusant de fraude dans un document officiel soumis à l’administration fiscale, en déclarant une valeur bien inférieure à la valeur réelle d’un bien immobilier acquis, dans le but d’échapper au paiement des impôts dus.
Benkirane a qualifié cet acte de “violation flagrante” de la Constitution, en particulier des articles 39 et 40, ainsi que des dispositions du Code général des impôts, ajoutant que ce comportement constitue une atteinte au principe de la corrélation entre responsabilité et reddition des comptes, et nécessite la démission immédiate du ministre concerné, par respect pour l’État de droit et les institutions.
Il a conclu sa déclaration par un message sans équivoque : « La discussion est close. »
Les détails de cette affaire remontent à la divulgation par un groupe de hackers se faisant appeler « Jabbarout », qui ont publié des données sensibles concernant les biens de plusieurs responsables gouvernementaux. L’un des cas les plus marquants concerne une affaire immobilière impliquant le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, suivie d’un autre document concernant Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire et maire de Marrakech.
S’agissant de Ouahbi, les documents piratés révèlent qu’il aurait contracté un prêt de 11 millions de dirhams (1,2 million de dollars) le 2 décembre 2020 pour l’achat d’un bien immobilier de luxe dans l’un des quartiers les plus huppés de Rabat. Il aurait remboursé l’intégralité du prêt en seulement quatre ans, à la mi-juillet 2024. Ce bien a ensuite été enregistré au nom de son épouse, Mme Kebbab Majda, le 12 août 2024, pour une valeur déclarée ne dépassant pas un million de dirhams, ce qui a été interprété par certains comme une fausse déclaration visant à éviter une imposition plus élevée.