
Après la polémique autour du soutien aux projets du secteur de la pêche maritime, d’anciens dossiers refont surface, révélant l’octroi de sommes importantes d’argent public à des projets qui n’ont jamais vu le jour, ce qui accentue les doutes sur la gouvernance de la gestion des aides publiques dans ce secteur.
Le 18 juillet 2023, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, lançait officiellement un projet jugé « pionnier » : la création de la première écloserie de poissons marins au Maroc, située dans la commune d’Gzenaya, en périphérie de Tanger, près de la centrale thermique de Tahaddart, à environ 30 kilomètres du centre-ville.
Le projet, dont le coût global s’élève à environ 120 millions de dirhams, a bénéficié d’un soutien public de 20 millions de dirhams destiné à l’acquisition d’équipements d’écloserie, avec pour objectif de produire environ 30 millions d’alevins de haute qualité, tels que le sar, le doré royal ou encore le pageot, en vue d’approvisionner les fermes aquacoles nationales.
Cependant, parallèlement à cette dynamique, des sources fiables révèlent qu’un autre projet financé par l’État et confié à un homme d’affaires étranger, de nationalité Israëlien, a également bénéficié, il y a près de deux ans, d’une subvention publique équivalente de 20 millions de dirhams (soit 2 milliards de centimes), sans qu’aucun chantier n’ait été entamé à ce jour, bien que le lancement officiel ait été effectué par le même ministre.
Pire encore, les mêmes sources indiquent que cet investisseur n’a pas non plus honoré un projet similaire en Azerbaïdjan, ce qui soulève de sérieuses questions quant à la crédibilité du bénéficiaire et aux critères d’octroi des aides publiques.
Face à l’accumulation de tels faits, les appels se multiplient en faveur de l’ouverture d’une enquête rigoureuse et transparente sur les modalités d’attribution et de suivi des aides publiques dans le secteur de la pêche maritime, surtout à l’approche des élections de 2026, dans un climat de méfiance croissante vis-à-vis d’un éventuel usage politique des fonds publics.