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Les présidents des sections régionales de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) ont exprimé leur rejet catégorique du projet d’accord de partenariat proposé par le ministère de la Communication pour le soutien de la presse régionale. Selon eux, ce projet représente un recul par rapport aux acquis précédents et une tentative d’exclusion de la Fédération de tout processus de consultation ou de dialogue.
Cette position a été adoptée lors d’une réunion consultative tenue sous la présidence du président de la Fédération et de plusieurs membres du bureau exécutif. Les discussions ont porté sur l’évolution du nouveau système d’aide publique à la presse et à l’édition. Ils ont dénoncé une démarche unilatérale du ministère, ignorant la réalité de la presse régionale et soulevant plusieurs problèmes d’ordre juridique et organisationnel.
Les présidents des sections ont souligné que le projet est flou et impose des critères d’éligibilité extrêmement contraignants aux entreprises de presse. De plus, l’octroi des aides est conditionné à la promotion des conseils régionaux, ce qui porte atteinte à l’indépendance éditoriale et transforme les médias en outils de communication au service des institutions. Ils ont également dénoncé l’exclusion des représentants de la profession du comité de suivi proposé par le ministère, où seuls les conseils régionaux et le ministère de la Communication seraient représentés, sans aucune implication des professionnels du secteur.
Les participants ont exhorté les autorités à suspendre l’adoption de ce projet dans sa forme actuelle et à exercer une pression sur le gouvernement afin qu’il assume pleinement ses responsabilités juridiques et financières vis-à-vis de la presse régionale, au lieu de chercher à s’en dégager progressivement. Ils ont également insisté sur la mise en place de mécanismes institutionnels clairs et transparents pour garantir un soutien durable aux entreprises de presse régionales, en veillant à leur stabilité financière et à la protection des emplois du secteur.
Par ailleurs, les présidents des sections ont vivement critiqué les procédures bureaucratiques complexes imposées par la commission provisoire chargée de la gestion du secteur de la presse, notamment en ce qui concerne le renouvellement de la carte de presse professionnelle. Ils ont relevé que certaines exigences ne reposent sur aucun fondement juridique clair, ce qui entrave le fonctionnement des entreprises de presse et compromet leur viabilité.
À l’issue de cette réunion, les participants ont tenu le ministère de la Communication et le gouvernement responsables de la nécessité de rectifier cette orientation. Ils ont insisté sur l’urgence d’organiser des élections pour établir un Conseil national de la presse légitime, garantissant une représentation équitable des professionnels du secteur, au lieu de leur imposer des décisions unilatérales qui ne servent ni les intérêts du secteur ni l’avenir de la presse nationale.