Une vive controverse a éclaté après les propos de Mohamed Saad Berada, ministre de l’Enseignement préscolaire, de l’Éducation nationale et du Sport, qui a affirmé lors d’une rencontre partisane qu’il avait « voyagé dans un pays lointain pour faire ses études », avant d’appeler les familles à choisir l’école la plus éloignée, l’enseignant le plus compétent et à assurer le transport scolaire pour garantir la réussite de leurs enfants.
Pour de nombreux observateurs, ces déclarations apparaissent déconnectées de la réalité sociale de milliers de familles marocaines, notamment en milieu rural ou périurbain, où l’accès à l’école reste difficile, le transport scolaire insuffisant, et les moyens financiers limités.
Des recommandations ministérielles en décalage avec le terrain
Le ministre Berada a insisté sur la nécessité pour les parents de « ne pas se limiter à l’école proche du domicile », mais de rechercher « le bon enseignant et la bonne école, même si elle se trouve loin », estimant que le transport scolaire constitue « une solution à exploiter ».
Cependant, pour de nombreux acteurs éducatifs, ces propos ne tiennent pas compte des réalités profondes :
manque de transport scolaire dans de nombreuses communes,
faiblesse des infrastructures éducatives rurales,
inégalités territoriales dans l’accès à une éducation de qualité,
incapacité financière de nombreuses familles à assumer des frais supplémentaires.
Rejet du modèle de “l’école-noyau”
La polémique s’est accentuée après que le ministre a exprimé son refus du modèle de « l’école-noyau », utilisé pour rapprocher l’enseignement des zones reculées. Un choix critiqué par plusieurs spécialistes, car ces structures constituent parfois la seule option scolaire pour les enfants vivant dans les montagnes et les douars isolés.
Le parti d’Akhannouch supprime la vidéo
Face à la montée des critiques, le Rassemblement National des Indépendants (RNI) a rapidement supprimé la vidéo de ses plateformes officielles, sans fournir d’explication, une décision interprétée comme une tentative d’atténuer un “raté communicationnel”.










