La ville de Tanger est secouée par l’une des affaires financières les plus débattues ces derniers mois, après l’éclatement d’un dossier dans lequel un ancien comptable accuse un expert-comptable réputé de détournement de sommes importantes et de transferts effectués vers des comptes personnels et familiaux. Une affaire suivie de près par les milieux professionnels et les organisations de défense des droits.
Transferts financiers suspects et questions en suspens
Selon les éléments fournis par le plaignant à la police judiciaire, l’expert-comptable, chargé de gérer les comptes de l’entreprise, aurait procédé à plusieurs transferts d’argent vers son compte personnel ainsi que vers des comptes appartenant à des membres de sa famille, sans qu’aucun contrat de prestation ou document comptable ne justifie ces opérations.
Le plaignant affirme qu’il ne s’agit pas d’erreurs comptables, mais d’un « schéma systématique » de transactions injustifiées ayant causé des préjudices financiers à l’entreprise, en précisant que ces transferts ont été effectués à l’insu du gérant légal.
Contrôle de l’application bancaire et achat d’une moto au nom du mis en cause
L’un des éléments considérés comme les plus graves par le plaignant concerne la prise de contrôle, par le mis en cause, du compte bancaire de l’entreprise en enregistrant l’application bancaire sur son propre téléphone et en la liant à son numéro personnel et à son adresse électronique. Cela lui aurait permis — selon la plainte — d’effectuer des paiements et des transferts de manière unilatérale.
Parmi les faits portés à l’attention des autorités figure l’achat d’une moto haut de gamme, réglée à partir du compte de l’entreprise via l’application installée sur le téléphone de l’expert, avant d’être immatriculée en son nom personnel.
Le vendeur de la moto a confirmé — conformément aux procès-verbaux de la police — que le paiement provenait bien du compte de l’entreprise.
Soupçons de pression et d’influence… le plaignant évoque des déclarations « graves »
Le plaignant a exprimé son étonnement face à ce qu’il décrit comme une « lenteur procédurale », l’associant à des déclarations faites par le mis en cause lors de la confrontation, affirmant disposer de « relations influentes » à Tanger.
Ces propos, dont une partie aurait été enregistrée par le plaignant, soulèvent des interrogations sur l’éventuel impact de l’influence professionnelle sur le déroulement de l’affaire.
Une affaire qui dépasse le cadre d’un litige financier… et met à l’épreuve la confiance dans la justice
Demeurant en cours d’enquête, sans jugement rendu pour l’instant, le dossier est au cœur des discussions dans les milieux professionnels en raison du statut du mis en cause au sein de l’Ordre des experts-comptables de la région.
Selon plusieurs observateurs, cette affaire pose des questions de fond sur la protection des investisseurs, notamment ceux issus de la diaspora marocaine, qui dénoncent régulièrement la fragilité du cadre juridique face à certaines pratiques attribuées à des partenaires ou gestionnaires.
En attente de la décision judiciaire
Alors que le plaignant affirme avoir subi un préjudice financier considérable et réclame l’activation complète de la procédure, plusieurs analystes insistent sur la nécessité de laisser à la justice le temps nécessaire pour examiner les éléments techniques et financiers, compte tenu de leur sensibilité..









