Le secrétariat général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), dirigé par son secrétaire général Abdelilah Benkirane, a déclaré suivre “avec une profonde inquiétude” l’évolution de la situation nationale à la suite des protestations sociales pacifiques organisées dans plusieurs villes marocaines ces dernières semaines. Ces manifestations, menées notamment par de jeunes membres du mouvement GENZ212 le samedi 27 septembre, auraient été marquées, selon le parti, par des interdictions et des arrestations.
Dans un communiqué officiel, le PJD a imputé au gouvernement la “pleine responsabilité de la dégradation des conditions sociales et de la multiplication des protestations”, rappelant que l’article 31 de la Constitution oblige l’État, les établissements publics et les collectivités territoriales à mobiliser tous les moyens nécessaires pour garantir aux citoyens, sur un pied d’égalité, l’accès aux soins de santé, à la protection sociale, à l’éducation, au logement décent, à l’emploi et à des conditions de vie dignes.
Le communiqué critique sévèrement ce qu’il qualifie “d’absence flagrante de réactivité et de défaillance du gouvernement dans le traitement des causes de la crise sociale”, avertissant que “le discours arrogant, empreint d’une autosatisfaction excessive et de la mise en avant de chiffres et de réalisations que les citoyens ne constatent pas dans leur quotidien”, ne fait qu’approfondir la perte de confiance envers les institutions.
Le PJD a insisté sur la nécessité, pour les autorités publiques, d’adopter une approche politique sage et inclusive vis-à-vis de ces mouvements, dans le respect des droits et libertés garantis par la Constitution et la loi, notamment la liberté d’expression, de réunion et de manifestation pacifique. Le parti a également appelé à “mettre fin aux conflits d’intérêts et à l’abus de pouvoir dans les nominations et les marchés publics”.
Le communiqué exhorte par ailleurs le gouvernement à “procéder sans délai à la libération de tous les jeunes arrêtés dans le cadre de ces manifestations”, et à prendre les mesures nécessaires pour élargir leur participation au développement économique, social et politique du pays, soulignant que “l’abstention politique des jeunes ne pourra être surmontée que par l’ouverture de véritables perspectives”.
Le secrétariat général du PJD affirme que “l’échec de la formule gouvernementale actuelle, précédée d’un blocage politique auquel un des partis de la majorité a contribué, et l’incapacité des résultats des élections de 2021 à honorer leurs promesses et à jouer le rôle de médiation institutionnelle, menacent la crédibilité du choix démocratique”.
Le communiqué conclut en appelant les différentes autorités et forces nationales à assumer leur responsabilité dans “la mise en place des conditions institutionnelles, juridiques et pratiques d’une participation politique réelle, capable de produire des institutions fortes, transparentes et crédibles, qui contribuent à renforcer la dignité, la justice sociale et les conditions d’une vie digne pour tous les Marocains”.