Un membre de la famille royale, cousin du Roi Mohammed VI, a annoncé avoir saisi la justice pour poursuivre le blogueur Mohamed Reda Toujani, à la suite de déclarations tenues par ce dernier dans une vidéo publiée sur YouTube le 11 septembre 2025.
Dans un communiqué, l’intéressé affirme que les accusations et expressions contenues dans cet enregistrement « portent atteinte à l’honneur et à la considération », ce qui l’a conduit à déposer une plainte par l’intermédiaire du bâtonnier Abderrahim El Jamai. Il a en même temps réitéré sa conviction profonde en la liberté d’opinion et d’expression comme valeur constitutionnelle et sociétale, à condition qu’elle soit exercée loin des pratiques de diffamation. Il a également salué les efforts des journalistes respectueux de la déontologie et des valeurs nobles de la profession
De son côté, Toujani avait attaqué le cousin du Roi dans ladite vidéo, estimant que le « devoir de réserve » lui impose de ne pas s’exprimer sur les questions liées aux services de sécurité. Il a critiqué son entretien accordé récemment à un journal espagnol, dans lequel il évoquait un « conflit au sein des services de renseignement marocains », considérant qu’il s’agissait d’un « dépassement inacceptable ».
Toujani a déclaré que l’aloui « a accusé les services de sécurité d’avoir outrepassé leurs prérogatives » dans cette interview, jugeant ces propos « inadmissibles ». Et d’ajouter : « Tu disposes d’un palais, d’une garde et d’un titre de prince, et tu viens attaquer le Roi… Si tu as un différend avec le Roi, règle-le directement avec lui, mais tenter de le miner de cette manière est inacceptable ».
Il a en outre lié la publication de cet entretien aux récentes révélations médiatiques internationales, notamment les fuites dites de “Gabrot” et l’enquête du journal Le Monde sur le Maroc, évoquant ce qu’il a qualifié de « transferts massifs de fonds à l’étranger, sans passer par l’Office des changes, pour des centaines de millions de dollars lors de son départ du pays ». Toujani a conclu en affirmant : « Vous n’avez aucune chance d’accéder au pouvoir, et vous n’avez pas bonne réputation auprès du peuple ».
Cette affaire a suscité un vif débat, certains y voyant un nouvel affrontement entre la liberté d’expression et ses limites légales et éthiques, notamment lorsqu’il s’agit de l’institution monarchique et des symboles de l’État.