La section locale du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SNESup) dans les établissements de l’Université Abdelmalek Essaâdi a annoncé son rejet du projet de cahier des normes pédagogiques pour l’année 2025, mettant en garde contre ses répercussions sur la qualité de la formation universitaire ainsi que sur les droits des enseignants et des étudiants.
Cette position a été exprimée à l’issue de la réunion du comité administratif du syndicat, tenue à Rabat le 14 septembre, qui a abordé les nouveautés de la rentrée universitaire et les conclusions des rencontres entre les représentants du syndicat et le ministère de tutelle. Le communiqué, reçu par la rédaction, souligne que toute réforme de l’enseignement supérieur ne peut réussir qu’à travers une implication réelle et efficace des enseignants-chercheurs, tout en garantissant l’autonomie de l’université et en préservant son prestige scientifique.
Le syndicat estime que le nouveau projet de cahier des normes pédagogiques manque des fondements nécessaires à une véritable réforme, comportant des dispositions susceptibles de porter atteinte à la qualité de l’enseignement supérieur public et consacrant une logique de décisions unilatérales ignorant le rôle et les propositions des enseignants.
Il a également dénoncé ce qu’il qualifie de « mépris du gouvernement et du ministère de tutelle vis-à-vis des revendications légitimes des enseignants-chercheurs », qui portent sur l’amélioration de leur situation matérielle et professionnelle, la garantie des droits de promotion et la reconnaissance de leurs compétences scientifiques.
Dans ce contexte, la section locale de l’Université Abdelmalek Essaâdi a appelé les enseignants à se mobiliser pour défendre l’université publique et s’opposer à ce qu’elle considère comme des tentatives de remise en cause de la gratuité et de la qualité de l’enseignement supérieur. Le syndicat a aussi insisté sur la nécessité d’ouvrir un dialogue sérieux et responsable avec le SNESup, en tant que représentant légitime des enseignants-chercheurs, afin d’aboutir à de véritables accords susceptibles de sauver l’université marocaine de ses crises accumulées.
Le communiqué ajoute que des réformes superficielles ou imposées d’en haut ne peuvent remplacer une réforme en profondeur qui place l’intérêt de l’étudiant, de l’enseignant et de l’université publique au cœur de ses priorités. Toute ignorance des revendications des enseignants ne fera qu’aggraver la tension dans l’université marocaine.
Enfin, le syndicat a réaffirmé sa détermination à poursuivre la lutte, appelant l’ensemble de ses structures et sections à unir leurs efforts pour contrer ce qu’il qualifie de « ciblage systématique des acquis de l’enseignement supérieur public », et réitérant son attachement au principe du dialogue sérieux et responsable comme unique voie de réforme.