Les États-Unis ont décidé d’exclure l’Espagne d’un accord maritime stratégique portant sur une route principale de transport de conteneurs, donnant la priorité au port de Tanger Med comme nouveau hub au sein du réseau mondial de fret.
Le port d’Algésiras faisait initialement partie d’un plan visant à relier les côtes est et ouest des États-Unis à des ports au Japon, en Corée du Sud, en Chine et en Inde, dans le cadre d’un accord entré en vigueur en février 2025 afin de renforcer les chaînes d’approvisionnement à forte importance économique et logistique. Toutefois, un amendement adopté en juin dernier a mis fin à la participation de l’Espagne.
Selon un rapport espagnol, cette décision serait liée à des raisons opérationnelles et économiques, mais elle s’inscrit également dans un contexte de tensions politiques et défensives, notamment l’enquête ouverte par la Federal Maritime Commission (FMC) américaine concernant le refus de l’Espagne d’autoriser l’accostage de navires à destination d’Israël au port d’Algésiras. Le 22 juillet 2025, une commissaire américaine a déclaré devant la Chambre des représentants que les conclusions de cette enquête seraient publiées dans l’année, précisant que la réponse du gouvernement espagnol s’était limitée à une lettre d’un cabinet d’avocats, mettant l’accent sur la souveraineté espagnole plutôt que sur des justifications claires du refus.
À ces différends s’ajoutent d’autres sujets de discorde, comme un contrat signé par le gouvernement de Pedro Sánchez avec la société chinoise Huawei pour le stockage de données sensibles, actuellement sous enquête des services de renseignement américains dans le cadre des restrictions imposées aux fournisseurs stratégiques. De plus, la décision de l’Espagne de ne pas acquérir d’avions de chasse F-35 a été perçue par Washington comme un signe d’éloignement croissant, malgré l’importance stratégique des bases militaires conjointes de Rota et Morón pour les opérations de l’OTAN et le déploiement américain en Méditerranée et en Afrique.