
Le douar Jaber, près de la ville de Berkane, a été le théâtre d’une tragédie humaine bouleversante. Une bouche d’égout a englouti une fillette de dix ans alors qu’elle marchait sous la pluie aux côtés de son père. Ce dernier a survécu de justesse, mais la petite n’a pas échappé aux griffes de la négligence, perdant la vie dans un trou qui aurait dû être fermé ou, au minimum, sécurisé pour les passants.
Pendant des heures, la famille de la fillette et les habitants de la région ont vécu des moments de terreur et d’angoisse, tandis que les équipes de secours s’efforçaient de la retrouver dans cette bouche d’égout fatale. Finalement, la nouvelle tragique est tombée : son corps sans vie a été retrouvé, emporté par les eaux à travers les canalisations d’assainissement.
Cette tragédie ne peut être considérée comme un simple “accident”, mais plutôt comme la conséquence directe de l’insouciance et du laxisme dans la gestion des infrastructures. Les bouches d’égout ouvertes ou mal sécurisées se transforment en pièges mortels, fauchant silencieusement des vies innocentes. Une question cruciale se pose alors : qui est responsable de la perte de cette enfant ? Y aura-t-il une réelle prise de responsabilité, ou ce drame sera-t-il rapidement oublié, comme tant d’autres avant lui ?
Ce n’est malheureusement pas un cas isolé au Maroc. Plusieurs régions ont déjà connu des incidents similaires, où des citoyens, dont de nombreux enfants, ont trouvé la mort en raison de l’absence d’entretien et de la mauvaise gestion des infrastructures. Chaque fois, ces histoires circulent sur les réseaux sociaux, la colère s’exprime, des promesses sont faites, puis l’oubli s’installe… jusqu’au prochain drame.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement d’exprimer de la compassion ou de l’indignation. Une enquête sérieuse et rigoureuse doit être menée afin de traduire en justice les responsables de cette négligence, qu’il s’agisse de personnes ou d’institutions. Des mesures préventives doivent être mises en place en priorité : l’inspection et la réparation des bouches d’égout, ainsi que l’obligation pour les autorités compétentes de sécuriser toutes les installations susceptibles de mettre des vies en danger.
L’âme de cette fillette ne doit pas être oubliée. Son décès doit servir d’alerte pour mettre fin à cette hémorragie causée par l’insouciance face aux normes élémentaires de sécurité. Combien d’autres vies doivent être sacrifiées avant que les responsables prennent enfin leurs responsabilités ?