Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a révélé dans une note récente que le taux de chômage au Maroc a atteint 13,3 % en 2024, contre 13 % l’année précédente, soit une augmentation de 0,3 point de pourcentage. Les données indiquent que le taux de chômage en milieu rural a connu une hausse significative, passant de 6,3 % à 6,8 % (+0,5 point), tandis qu’en milieu urbain, il est passé légèrement de 16,8 % à 16,9 % (+0,1 point). Le nombre total de chômeurs a ainsi augmenté de 58 000 personnes, atteignant 1,638 million, soit une hausse de 4 %, dont 42 000 en zones urbaines et 15 000 en zones rurales.
Les statistiques montrent que les jeunes et les femmes ont été les plus touchés par l’aggravation du chômage. Le taux de chômage des femmes est passé de 18,3 % à 19,4 % (+1,1 point), tandis que celui des hommes a légèrement augmenté de 11,5 % à 11,6 %. Chez les jeunes de 15 à 24 ans, le taux de chômage est passé de 35,8 % à 36,7 % (+0,9 point), et pour la tranche d’âge 25-34 ans, il a progressé de 20,6 % à 21 % (+0,4 point).
En termes de niveau d’éducation, le taux de chômage est resté quasiment stable chez les diplômés (-0,1 point), passant de 19,7 % à 19,6 %, tandis qu’il a augmenté de 0,3 point chez les non-diplômés, atteignant 5,2 %. Les détenteurs de diplômes de qualification professionnelle ont connu la plus forte hausse (+1,5 point, atteignant 23,9 %), suivis des diplômés de l’enseignement secondaire (+1,3 point, atteignant 24,6 %).
La note indique que 30 % des chômeurs ont perdu leur emploi en raison d’un licenciement ou de la fermeture de leur entreprise, tandis que 25,6 % sont à la recherche de leur premier emploi après avoir terminé leurs études. Environ 50,7 % des chômeurs ont déjà occupé un emploi auparavant, avec près de 80 % résidant en milieu urbain et 77,5 % étant des hommes.
Le sous-emploi a également augmenté en 2024, passant de 1,043 million à 1,082 million de personnes. Le taux de sous-emploi a ainsi atteint 10,1 % au niveau national, avec une hausse notable en milieu rural, passant de 11,6 % à 12,2 %, tandis qu’en milieu urbain, il est passé de 8,7 % à 8,9 %.
Par secteur, l’agriculture, la sylviculture et la pêche ont enregistré la plus forte augmentation du taux de sous-emploi, passant de 11,2 % à 12,1 % (+0,9 point), suivis du secteur du bâtiment et des travaux publics qui a atteint 19,6 % (+0,4 point) et du secteur des services (+0,2 point, atteignant 7,9 %).
Ces chiffres mettent en évidence les défis croissants du marché du travail au Maroc, marqués par une augmentation du nombre de chômeurs et une pression accrue sur les secteurs économiques majeurs. Les experts appellent à l’adoption de politiques plus efficaces pour promouvoir l’emploi, soutenir les entreprises et encourager l’auto-entrepreneuriat afin de surmonter ces difficultés structurelles.