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Entre accusations de répression syndicale et justifications de baisse de productivité… Un conflit aigu entre la société “NOVACO FASHION”, propriété d’un député de Tanger, et ses travailleurs licenciés

Le site “Chamaly.ma” a reçu un droit de réponse de la part de la direction de NOVACO FASHION SARL, entreprise spécialisée dans la fabrication de vêtements destinés à l’exportation et détenue par un député de Tanger. Ce communiqué intervient en réaction à la diffusion d’informations jugées inexactes concernant son différend avec certains employés et les mouvements de protestation observés ces derniers mois.

La société affirme dans son communiqué avoir constaté une “campagne de dénigrement manifeste” dans certains articles et publications, accusant certains acteurs de “manipuler le dossier à des fins éloignées de son cadre professionnel”.

La société répond aux accusations

La direction de NOVACO FASHION estime que les médias ont “déformé la réalité”, affirmant que certains employés ont eu recours à la diffamation à travers les médias et à la diffusion de fausses déclarations, causant ainsi un préjudice moral et financier à l’entreprise et à ses responsables.

Elle affirme avoir été surprise par les déclarations d’une employée le 1ᵉʳ mai 2024, l’accusant de mauvais traitements. Selon la direction, ces allégations sont de “pures fabrications visant à exercer une pression sur l’entreprise et à ternir son image”.

Manifestations devant le domicile du propriétaire de l’entreprise

La société rapporte que certains travailleurs ont organisé des sit-in devant le domicile du propriétaire, Adil Dfouf, le 7 juin 2024, sans autorisation légale, ce qui aurait gêné les résidents et créé une atmosphère de tension. Elle accuse certains médias d’avoir amplifié l’incident sans vérification des faits.

Accusations de sabotage et de baisse de productivité

NOVACO FASHION déclare que certains employés, après leur retour au travail, ont délibérément réduit leur rendement et endommagé des pièces de production. Elle reproche aussi à certains d’entre eux de ne pas respecter les normes de sécurité, notamment le refus de porter des gants de protection, ayant conduit à un accident de travail.

L’entreprise accuse en outre certaines ouvrières d’avoir photographié des documents confidentiels et d’avoir transmis des informations sensibles sur ses clients à des parties externes, qualifiant ces actes de “violation grave du secret commercial”.

Émeutes dans l’usine et accusations d’évanouissements simulés

Le 13 juin 2024, selon l’entreprise, certains travailleurs ont intentionnellement semé le désordre en tapant sur les tables et en scandant des slogans, provoquant l’intervention de la police et des secours après que certaines employées ont prétendu s’être évanouies. Pour la direction, il s’agissait d’une mise en scène pour influencer l’opinion publique et provoquer les responsables.

Démenti des accusations de “séquestration des travailleurs”

Concernant les accusations de séquestration et de privation de sortie, l’entreprise affirme qu’il s’agit de “mensonges infondés”, soulignant qu’elle a géré les manifestations dans le respect des lois.

Licenciements et recours en justice

Face à l’aggravation du conflit, NOVACO FASHION annonce avoir saisi le tribunal de Tanger pour demander une expertise judiciaire sur la baisse de productivité des employés protestataires, affirmant que la production a chuté de 90% certains jours, lui causant de lourdes pertes.

Après l’échec des auditions des employés le 24 janvier 2025, l’entreprise a décidé de licencier définitivement 23 employés, invoquant l’article 61 du Code du travail marocain, qui autorise la rupture du contrat en cas d’atteinte aux intérêts de l’entreprise.

Accusations de licenciement abusif pour appartenance syndicale

De son côté, le bureau régional de l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) à Tanger a tenu une réunion urgente le 28 janvier 2025, dénonçant le licenciement collectif de 23 employés, y compris tout le bureau syndical de l’entreprise.

Le syndicat dénonce une répression contre les travailleurs syndiqués, accusant la direction de les avoir licenciés sous prétexte de faible productivité alors qu’il s’agissait selon eux d’une stratégie pour briser l’action syndicale.

Le communiqué syndical souligne “les conditions de travail désastreuses”, où les employés sont constamment sous pression, avec des salaires en dessous du SMIG, même après des années d’ancienneté.

Demandes d’intervention et actions légales à venir

Le syndicat exige :

  • L’intervention immédiate des autorités locales et de l’Inspection du travail pour protéger les travailleurs licenciés.
  • Le soutien des médias indépendants pour dénoncer ces pratiques abusives.
  • Lancer des actions en justice et des mobilisations syndicales pour défendre les travailleurs.

Un conflit aux multiples enjeux

Le bras de fer entre NOVACO FASHION et les employés licenciés continue de prendre de l’ampleur, opposant l’argument de la productivité avancé par la société à celui du droit syndical défendu par les travailleurs. L’évolution de cette affaire dépendra des décisions judiciaires et des éventuelles médiations à venir.

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