Dans un communiqué publié par le secrétariat général du Parti de la Justice et du Développement, une réunion exceptionnelle s’est tenue le dimanche 29 décembre 2024 pour discuter des propositions de révision du Code de la famille présentées par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, ainsi que des déclarations controversées faites par le ministre de la Justice.
Lors de cette réunion, présidée par le secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, le secrétariat général a examiné le grand débat sociétal suscité par ces propositions et les réactions négatives sans précédent provoquées par les déclarations du ministre de la Justice. Il a estimé que la gestion de ce chantier ne respecte pas les valeurs religieuses et sociales de la société marocaine.
Le secrétariat général a salué le rôle majeur joué par le Roi, Amir Al Mouminine, dans la gestion du dossier de révision du Code de la famille, ainsi que les orientations qu’il a définies pour guider ce chantier sociétal. Il a également mis en avant le rôle central du Conseil supérieur des Oulémas et des érudits dans la clarification nécessaire pour garantir l’adhésion de la société et renforcer la confiance dans ces réformes, appelant à leur participation active par l’explication et l’éclairage pour lever tout malentendu.
Le parti a insisté sur l’importance de respecter les références religieuses et constitutionnelles du Maroc dans toutes les révisions du Code de la famille.
Le communiqué a également souligné que les questions religieuses tranchées par le Conseil supérieur des Oulémas sont définitives et ne peuvent faire l’objet d’interprétation. Cependant, il a noté que d’autres questions controversées, soulevant de grandes inquiétudes populaires, nécessitent davantage d’étude et d’examen, en particulier en ce qui concerne leurs effets potentiels sur la stabilité familiale et sociale.
Parmi ces questions, figurent notamment : l’exclusion du domicile conjugal de la succession, la reconnaissance des dettes communes entre les époux en fonction de l’unité du patrimoine, la prise en compte du travail domestique de l’épouse dans le calcul des biens acquis pendant le mariage, ainsi que la simplification des procédures de divorce et la suppression des mécanismes de réconciliation. Le parti estime que ces modifications pourraient augmenter les cas de divorce et aller à l’encontre des objectifs de la charia en matière de préservation de la famille et de promotion du mariage. D’autres questions, comme la garde des enfants par la mère divorcée après son remariage sans conditions, l’obligation de pension après le contrat de mariage, et la légalisation de la tutelle partagée, figurent également parmi les préoccupations soulevées.
Enfin, le communiqué a conclu en appelant à un calme et un équilibre dans la gestion de ce chantier, avec un respect des valeurs religieuses et sociales, et en veillant à ce que les réformes répondent à l’intérêt général de la famille et de la société.