Dans une évolution notable qui a suscité une large controverse, Mohamed Simou, président de la commune de Ksar El Kebir et député de la province de Larache, a déposé une plainte contre le site “Larache News”, réclamant une indemnisation civile de 400 000 dirhams. Cette plainte intervient suite à des articles publiés par le site, considérés par Simou comme “diffamatoires et offensants”, critiquant sa gestion des affaires locales de la ville de Ksar El Kebir.
Le ministère public, de son côté, a décidé de poursuivre le représentant du site, le journaliste Yassine Zeroual, en vertu des dispositions du Code pénal au lieu de la loi sur la presse et l’édition. Cette décision a suscité une indignation générale dans les milieux médiatiques et des droits de l’homme, qui y voient une menace directe à la liberté de la presse et une tentative de museler les voix critiques. Par ailleurs, le montant élevé de l’indemnisation demandée a soulevé des interrogations sur les véritables intentions de cette démarche.
Ce n’est pas la première fois que Mohamed Simou, en tant que député et président communal, se retrouve en conflit avec les médias. Il avait déjà interdit la couverture médiatique des sessions du conseil communal de Ksar El Kebir, une décision qualifiée de tentative de limiter la transparence et de cacher les discussions liées à la gestion publique. En outre, Simou est actuellement poursuivi devant la Cour des crimes financiers pour des accusations liées à sa gestion des affaires locales.
D’un autre côté, les soutiens de “Larache News” estiment que cette affaire dépasse le cadre d’un simple différend personnel et constitue une menace pour la liberté de la presse au Maroc. Ils soulignent que le recours au Code pénal, au lieu de la loi sur la presse, pour traiter des critiques journalistiques, représente un précédent dangereux qui compromet l’indépendance des médias et leur rôle de surveillance.
De son côté, Mohamed Simou défend son droit de recourir à la justice pour protéger sa réputation contre ce qu’il considère comme des “accusations mensongères et diffamatoires”. Il affirme que la demande d’indemnisation civile est une mesure légitime et justifiée. Cependant, des observateurs estiment que le montant réclamé pourrait refléter une tentative d’intimider les médias et de limiter leur liberté critique.
Cette affaire met en lumière la nécessité de trouver un équilibre entre la protection de la réputation des responsables publics et l’indépendance des médias dans leur mission essentielle d’information et de critique.