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Une étude scientifique marocaine révèle l’existence d’un « gyre océanique » au large d’Al Hoceima

Une étude scientifique de terrain, réalisée par une équipe marocaine spécialisée en sciences marines de l’Observatoire marin d’Al Hoceima, a révélé l’existence d’un « gyre océanique » dans la mer d’Alboran au large des côtes d’Al Hoceima.

L’Observatoire marin d’Al Hoceima relevant du projet « ODYSSEA », financé par l’Union européenne, a lancé en novembre dernier, en partenariat avec le Haut Commissariat aux eaux et forêts, l’Institut national de recherche halieutique et l’université Abdelmalek Essaâdi, un planeur sous-marin « Glider », qui se veut une expérience unique dans le sud de la Méditerranée, visant à cartographier les côtes de la mer d’Alboran au large d’Al Hoceima, et ce dans le cadre d’une étude scientifique qui a duré plusieurs semaines, en vue de collecter des données pertinentes sur les propriétés de l’eau de mer de cette zone, son degré de pollution et sa biodiversité.

L’équipe a présenté récemment un article scientifique sur les résultats préliminaires de cette étude, la première du genre dans le sud de la Méditerranée, dans le cadre de la conférence internationale EuroGoos, qui a connu la participation d’un parterre de scientifiques et de représentants de laboratoires marins européens et internationaux.

Cette étude a permis, pour la première fois et de manière tangible, de prouver l’existence d’un « gyre océanique » dans la mer d’Alboran, un phénomène qui n’était détecté que par les satellites, a souligné Houssine Nibani, président de l’Association de gestion intégrée des ressources (AGIR) qui assure la mise en oeuvre du projet, notant que l’étude a permis d’obtenir des données précises sur les facteurs de température et de salinité de l’eau de mer, qui sont importants dans la formation des tourbillons d’eau océanique.

Il a estimé que le « gyre » situé à la mer d’Alboran sur les côtes d’Al Hoceima vise à adoucir l’eau provenant de l’océan Atlantique via le détroit de Gibraltar, et de la répartir sur la rive ouest de la mer Méditerranée, qui est plus chaude et plus salée que celle de l’Océan Atlantique.

Dans une déclaration exclusive à la MAP, M. Nibani a fait savoir que les mesures précises données par le « Glider » en temps réel sur de grandes surfaces et des profondeurs oscillant entre 0 et 500 mètres sous la surface de l’eau ont également permis d’établir des indicateurs qui prouvent l’existence de la composante verticale du « gyre océanique » dans la mer d’Alboran, alors que les satellites ne révèlent que son côté horizontal superficiel.

Le planeur « Glider » est équipé de capteurs capables de prendre 20 mesures toutes les demi-secondes, a-t-il précisé, relevant que le nombre de mesures effectuées, pendant les deux mois au cours desquels l’étude a été réalisée, a dépassé les 4 millions.

M. Nibani a assuré que cette grande quantité d’informations constituera une base de données importante pour les chercheurs en sciences marines, notant que les résultats de cette étude ont permis de combler le déficit des études scientifiques sur le sud de la mer d’Alboran.

Il a, par ailleurs, souligné que l’observatoire, en coopération avec des partenaires marocains et étrangers, oeuvre à élargir le champ de ses études pour couvrir la côte atlantique à l’avenir.

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