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Rentrée universitaire: Cinq questions au directeur de l’INBA de Tétouan

Propos recueillis par: Sanae EL OUAHABI
Tétouan – Le directeur de l’Institut national des beaux-arts de Tétouan, Mehdi Zouak, évoque dans un entretien à la MAP les mesures prises pour assurer le bon déroulement de la formation au sein de l’Institut et le modèle pédagogique adopté, ainsi que les principaux défis posés pour réussir la rentrée universitaire 2020-2021, dans un contexte marqué par la propagation de la pandémie de Covid-19.

1- Quelles sont les mesures prises pour assurer le bon déroulement des cours au sein de l’Institut dans le contexte actuel de pandémie?

Après avoir fini l’année universitaire 2019-2020 sans incidents, nous avons entamé durant le mois de septembre les préparatifs nécessaires pour entamer la saison universitaire 2020-2021 dans les meilleures conditions possibles, en prenant en considération les mesures de prévention pour lutter contre la propagation de la pandémie du Covid-19.

Après une réunion générale de tous les acteurs de l’INBA, trois rencontres de travail ont été tenues avec les trois départements de l’Institut, aux cours desquelles il a été décidé que la formation à l’INBA se fera en présentiel cette année, en prenant en compte toutes les recommandations émises par les autorités, dont le respect des gestes frontières, la désinfection des lieux, la distanciation physique et la sensibilisation des étudiants aux risques liés à la Covid-19, tout en appliquant les consignes des départements de la Culture et de l’enseignement supérieur.

Ainsi, nous avons veillé à ce que le taux d’occupation dans les salles de cours ne dépasse pas le 1/3 et pour les ateliers artistiques le nombre total maximum sera de 14 avec une moyenne de 10 à 12 étudiants par atelier.

L’accès à l’INBA et la circulation dans ses espaces se feront dans le respect total des consignes des autorités sanitaires, et en prenant en considération toutes les directives du ministère de l’Intérieur.

Le contrôle de la température, le port de la bavette, la désinfection régulière des mains et la distanciation sociale, sont notre slogan jusqu’à l’élimination définitive de la pandémie de Covid-19
2- Quelles sont les dispositions prévues pour s’adapter aux différents scénarios probables pour garantir la réussite de cette saison académique et préserver la sécurité des étudiants, et du corps professoral et administratif?

Notre référence dans ce sens est le protocole de santé édité par l’enseignement supérieur et le guide qui a été réalisé par le département de la culture pour le scénario du présentiel.

Au cas où nous serions à nouveau contraints au confinement, nous avons pris toutes les dispositions pour assurer la formation à distance, le ministère de l’Enseignement supérieur a mis à la disposition des entités d’enseignement une plateforme complète, qui assure la communication avec les étudiants et la dispense de la formation interactive, le contrôle de présence, la possibilité de faire des examens à distance oral, écrit, rapports, et tout pourra se faire sans retard. La majorité de nos professeurs maîtrisent cette technologie et cela nous facilitera énormément les choses pour répondre aux besoins de la formation à distance.

Concernant les moyens matériels, je pense que nous avons les capacités de communication avec trois lignes d’internet et un dispositif technique pour affronter cette éventualité.
3- Quels sont les stratégies d’apprentissage et le modèle pédagogique adoptés par votre établissement pour cette rentrée?

Nos stratégies d’apprentissage sont en même temps cognitives et transmissives. Ce sont des choix adoptés après avoir été discutés et évalués par des spécialistes agréés par les ministères de la Culture et de l’Enseignement supérieur.

Elles se résument en un mot. L’acquisition de hautes compétences par le transfert des savoirs et des savoir-faire avec une relative autonomie de l’apprenant.

Nous formons les artistes, les designers et les bédéistes de demain, et le Maroc en a plus que jamais grand besoin.

L’apport des plateformes de formation à distance ( e-learning), tel que Classroom, en plus d’un appui avec des groupes de WathsAapp, messenger et courriels nous a été crucial pour réussir le défi de mener à son terme la saison universitaire précédente et cela devra être plus facile et plus performant cette année, grâce la plateforme du département de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Notre modèle pédagogique est un modèle stratégique complet et diversifié qui stimule la créativité et l’innovation de telle sorte que l’étudiant puisse atteindre de l’autonomie et continuer ainsi sa formation au-delà de son parcours académique.
4- A votre avis, est ce que l’expérience de l’enseignement à distance a donné ses fruits et comment peut-on capitaliser sur ce modèle pour promouvoir l’enseignement universitaire?

L’expérience ne s’est pas faite aisément, ni au même niveau de réussite dans tous les cycles d’enseignement. Je peux dire que l’enseignement à distance, malgré ses multiples inconvénients a quelques points positifs qu’on doit capitaliser dans le futur dans l’enseignement normal.

Cela a eu au moins le mérite de renforcer l’autonomie des apprenants de tous les âges et de tous les niveaux. Nous avons fait un grand bond en avant dans l’aménagement des espaces d’enseignement et leur équipement en matériel pédagogique électronique.

De même, la multiplication des lignes de connexion à Internet a donné un essor inédit à la circulation de l’information et les services se sont développés davantage en tant que biens générateurs de plus-values dans notre pays.

Le rythme d’enseignement peut aussi aller à différentes vitesses et englober les formations continues qui étaient coûteuses et parfois impossibles pour certains, tandis qu’aujourd’hui avec cette expérience, tout le monde a la possibilité d’apprendre, s’améliorer, se développer et d’aller de l’avant.
5- Quels sont, selon vous, le rôle que peut jouer l’innovation numérique dans l’accompagnement de cette nouvelle réalité éducative et les défis posés?

Les apprenants n’ont pas besoin de se déplacer si cela s’impose pour des raisons de sécurité, mais ils doivent se conformer à des horaires préétablis. Il suffit de disposer d’une connexion WI-FI et d’un ordinateur portable, d’une tablette, ou d’un Smartphone.

Et je pense que cela est évident à notre niveau d’études. Sachant que nos étudiants dès leur entrée en tronc commun à l’INBA sont invités à se familiariser avec tous les outils informatiques et les logiciels qui sont des outils pédagogiques indispensables pour leur formation et qui sont garantis par notre institution.

D’ailleurs tous les étudiants disposent d’un ordinateur portable personnel, mais ils ont tous la possibilité d’utiliser le dispositif informatique de l’INBA largement suffisant pour tous leurs besoins.

Le principal défi posé est de réussir avec l’enseignement à distance. Les cours auront la particularité d’être effectués en ligne ou au sein de l’INBA, dans un environnement familier qui permet de travailler facilement avec ce que cela implique comme motivation.

Les moyens technologiques et les applications de plus en plus performantes comme le e-learning lorsqu’il est bien conçu repose désormais sur des supports ludiques et variés: diaporamas, cours format PDF, vidéos, supports interactifs, podcasts, forums ouverts, plateformes de tous genres. Tout cela optimisé par le fait que chacun s’investisse à son échelle, et l’opération réussit.

L’encadrement et l’enseignement devront aller de pair et nous sommes en mesure d’affirmer que l’apprentissage et la recherche à l’INBA ne subiront aucun impact de nature à nuire à la qualité d’enseignement, vu que nous appliquons à la lettre les mesures préventives en vigueur.

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