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La région Tanger-Tétouan-Al Hoceima appelée à repenser son renouveau économique

S’exprimant lors de ce panel virtuel sous le thème « Tanger face aux enjeux du renouveau économique », organisé par le magazine Economie Entreprises, en partenariat avec Kompass Maroc, Noureddine El Aoufi, membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), a souligné que le développement régional constitue un axe majeur de réflexion du projet du nouveau modèle économique au Maroc, notant que la commission a mené, en septembre dernier, une série de rencontres avec les citoyens, les professionnels, les institutionnels et les acteurs des régions, dont celle de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, en vue d’identifier les leviers essentiels pour créer des pôles de croissance régionaux et d’examiner les dispositifs nécessaires pour les animer, ainsi que d’échanger sur la stratégie de développement à adopter à moyen terme.

M. El Aoufi a, à cet égard, souligné l’impératif de faire émerger les régions en pôles de compétitivité, en capitalisant sur les atouts spécifiques que recèle chaque région et sur son cadre d’initiative et de confiance, notant que la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima dispose de tous les atouts pour devenir la locomotive de développement au Maroc.

Il a relevé que la rencontre régionale, tenue début septembre à Tanger, a permis de mettre le point sur les problématiques auxquelles fait face la région, dont la polarisation du développement sur l’axe Tanger-Tétouan, la « sous-industrialisation » de la région et le manque d’infrastructures nécessaires pour désenclaver le milieu rural, l’orientation de l’industrie vers l’exportation, et le poids important de l’économie informelle, notant que la région regorge d’énormes potentiels qui sont sous employés, et des compétences distinctives capables de lui donner des avantages comparatifs considérables.

Selon cet expert, il est nécessaire d’opérer des inflexions dans la trajectoire de développement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, en agissant sur 7 secteurs, à savoir l’économie de la vie (activités liées à la santé, alimentation, hygiène, commerce de proximité, la culture), l’économie bleue (industrie des produits de la mer, énergies marines renouvelables), l’économie verte (agriculture biologique et inclusive, économie de la biodiversité, exploitation des ressources de la montagne), l’économie coopérative, l’économie de l’innovation et recherche et développement (système régional d’innovation), l’économie numérique et l’économie de la culture (valorisation du capital matériel et immatériel, mise en valeur de la diversité culturelle et de l’identité régionale).

Il a, par ailleurs, estimé que le Maroc est bien placé pour profiter du mouvement de relocalisation industrielle provoqué par la pandémie du Covid-19, notant que l’Etat est appelé à s’engager davantage dans cette dynamique, à travers l’activation de son rôle régulateur, protecteur et investisseur, et le renforcement des conditions d’attractivité de l’investissement privé.

« Il importe aussi de mettre fin à la polarisation géographique et sectorielle, promouvoir l’ouverture du système productif de la région à d’autres industries et activités productives, mettre en place les conditions de base pour un véritable développement régional et accélérer l’intégration de l’informel dans le tissu productif national », a-t-il préconisé, relevant que la nouvelle approche de développement régional et national doit être centrée sur le citoyen, à même de déboucher sur un développement inclusif, durable et résilient.

Pour sa part, M’hammed Ben Mokhtar, de l’Agence marocaine de développement des investissements et exportations (AMDIE), a souligné le rôle important que joue l’agence dans la promotion de l’investissement dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, notant qu’elle repose dans son choix d’investissements sur plusieurs facteurs, notamment ceux liés à la création de valeur et d’emplois et à l’intégration industrielle aux niveaux régional et national.

Le responsable a ainsi estimé que l’Etat est appelé à s’engager davantage pour accompagner cette dynamique, à travers la mise en place des plans de formation en adéquation avec les besoins du marché du travail, et la promotion des profils et compétences spécifiques pour renforcer les investissements à haute valeur ajoutée, notant que la promotion de l’investissement nécessite de renforcer la coopération entre les secteurs public et privé.

Quant au directeur développement du groupe Tanger Med, Ahmed Bennis, il a rappelé que Tanger Med s’est hissé au 35è rang mondial des ports à conteneurs en 2019 et est ainsi devenu le 1er port de transbordement en Méditerranée, tout en se maintenant sur le haut du podium africain, s’attelant par ailleurs sur le défi lié à la formation des jeunes de la région, pour répondre aux exigences des investisseurs.

M. Bennis a aussi relevé que « la crise provoquée par la pandémie du Covid-19 nous amène à engager des réflexions sur la capacité du Maroc à capter certaines opportunités et sur les moyens de favoriser l’implication de TPE et PME dans cette nouvelle dynamique et de renforcer l’intégration économique régionale », a-t-il insisté.

Cette rencontre virtuelle, animée par le journaliste Ghassan Wail El Karmouni, a été ponctuée aussi par la présentation de l’édition 2020 du classement des 500 plus grandes entreprises du Maroc.

Après Tanger, la caravane « virtuelle » fera escale à Fès, Agadir et à Marrakech, avant de clôturer son périple à Rabat le 23 octobre.

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