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TANGER MED.. Défis et opportunités pour les exportateurs marocains (webinaire)
Modéré par l’expert en stratégie et en diplomatie économique et directeur général d’Africa Lion, Amine Laghidi, ce webinaire a été tenu avec la participation du président de l’ASMEX, Hassan Sentissi El Idrissi en tant qu’invité d’honneur, du directeur de « Strategy & », entité conseil en stratégie de PwC, Jonathan Le Henry, en tant que keynote speaker, et du directeur général adjoint de l’Autorité portuaire de Tanger Med (TMPA), Hassan Abkari.
Organisé sous le thème “Les nouvelles orientations des chaînes de valeur: Défis et opportunités pour les exportateurs marocains”, le webinaire a également connu la participation du directeur général du Commerce au ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie verte et numérique, Abdelouahed Rahal, de la directrice exécutive de l’association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP), Layla Sentissi, du directeur développement du groupe Tanger Med, Ahmed Bennis, du président de l’Association marocaine professionnelle des agents maritimes, Abdelaziz Mantrach, et du président de l’Union régionale du transport et de la logistique du Nord, El Mootamid Abbad Andaloussi.
“La pandémie du Covid-19 nous a mis en face de nouveaux défis et peut présenter de nouvelles opportunités”, a indiqué, à cette occasion, M. Sentissi El Idrissi, estimant que les opérateurs économiques doivent se positionner sur de nouveaux produits à forte valeur ajoutée qui créent de la croissance et qui permettront ainsi de mieux se positionner dans les chaînes de valeur mondiales.
Il est nécessaire de réfléchir ensemble aux moyens à mettre en place pour accompagner le développement de la compétitivité des exportateurs marocains, a-t-il affirmé, rappelant que l’ASMEX demeure mobilisée pour contribuer, ensemble, à faciliter les procédures et renforcer le commerce extérieur.
“Les différents scénarios qui se profilent à l’horizon pour la reprise économique mondiale comportent, certes, beaucoup de challenges et de difficultés mais aussi des opportunités dont le Maroc peut tirer profit”, a noté le président de l’ASMEX, appelant toutes les institutions et entreprises à investir davantage dans la digitalisation, devenue actuellement la seule voie pour se connecter et traiter des affaires avec les marchés étrangers.
Pour sa part, M. Abkari a fait savoir que Tanger Med représente plus de 50% des exportations nationales en valeur avec plus de 135 milliards de dirhams, précisant que cette position traduit la pertinence de la vision royale et induit une responsabilité pour accompagner les acteurs qui font confiance au port, et ce en permettant à leur supply-chain de jouer pleinement son rôle de pont et d’amortisseur des disruptions présentes et futures, tout en offrant de nouveaux paliers de croissance pour absorber les flux à venir.
Tanger Med joue un rôle fédérateur dans son périmètre d’intervention et contribue à la construction du système intégré digitalisé au service des exportateurs qui est dédié à la facilitation du commerce international, a-t-il expliqué, relevant que le mois de mars prochain, date des bilans, permettra de prendre la température et la mesure de l’état de santé financière des entreprises, soulignant ainsi la nécessité de se préparer à relever les nouveaux défis qui se présenteront.
Quant à M. Le Henry, il a fait part de sa “conviction très forte” que la crise actuelle est avant tout une invitation à penser et à repenser l’industrialisation du Maroc en dehors de ses frontières, estimant que la crise du Covid-19 offre un momentum sur lequel le Royaume doit capitaliser et se positionner en mettant en avant son potentiel.
Pour saisir cette opportunité, M. Le Henry affirme que le Maroc aura besoin d’une initiative concertée, dynamique et rapide afin de réussir à relever durablement le défi de reconfiguration des chaînes de valeur.
De son côté, M. Rahal a souligné les nombreux programmes mis en place pour accompagner les opérations d’exportation au Maroc, à l’instar du programme des contrats de croissance à l’export destiné aux entreprises pour les aider à exporter via un appui financier qui a atteint 5 millions de dirhams par entreprise, ainsi que le programme d’appui aux primo-exportateurs, destiné aux entreprises ayant le potentiel de l’export mais qui ont besoin d’assistance à ce niveau.
Il a, en outre, mis en avant la mise en place du programme d’appui aux consortiums d’exportation et le programme audit à l’export qui permet aux opérateurs d’identifier leurs forces et leurs faiblesses, outre l’appui aux associations professionnelles, précisant que l’ensemble de ces programmes ont permis d’accompagner jusque là environ 650 entreprises.
“En termes de levier, 1 dirham investi ramène à peut prêt 21 dirhams de chiffre d’affaire à l’export, ce qui est très encourageant”, a-t-il noté, affirmant que le Maroc dispose du potentiel et de la capacité nécessaires pour exploiter les opportunités qui s’offrent à lui.
S’agissant de l’industrie pharmaceutique, Mme Sentissi a relevé que le marché marocain du médicament est un marché très étroit, la consommation par habitant étant très faible comparativement à d’autres pays, en plus d’être fragmenté, ce qui implique un manque d’optimisation au niveau des achats et des intrants.
“Pour exporter plus, il faut donner toute la compétitivité et la performance à l’industrie locale”, a estimé la directrice exécutive de l’AMIP, mettant en avant la nécessité de rattraper les pertes causées par les restrictions sur les exportations de médicaments instaurées durant le début de la crise sanitaire.